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Film Arte 2013 "Maintenant ou jamais"
23 octobre 2012

OSER ET SE REALISER

Bonjour,

Je viens de lire ces témoignages déposés par des femmes sur le blog d’Arte et je suis touchée par ces histoires intimes et singulières. La mienne y fait écho.

Moi, je suis assistante sociale. J’ai 55 ans. Aujourd’hui, je me sens libre comme jamais, et pleine d’une énergie positive. Mais ne vous y trompez pas, j’ai moi aussi des moments de spleen, de doutes et je vis comme les autres les tracas du temps qui passe, des cheveux blancs et des rides au coin des yeux !

J’ai commencé mon métier d’A.S à l’époque mythique de la fin de la Fac de Vincennes et de « pause-café », incarnée à l’écran par Véronique Jeannot…Je suis un mixe de cela : Un  premier job d’A.S scolaire en banlieue Nord de Paris,  et un passage éclair en Sociologie dans la Fac de toutes les Utopies.

Ah oui, un grand regret jamais tari : Ne pas avoir fait mai 68…j’avais 11 ans.

Toute jeune professionnelle, je me posais déjà la question : « Pourquoi ai-je choisi de faire ce métier ? Et quelle assistante sociale serais-je ?  ».

J’ai trouvé matière à interpréter ces questionnements, en entreprenant durant quelques années un travail en Gestalt thérapie : Un frère trop tôt disparu, une énergie à vivre très affirmée, une mère assistante sociale, des pistes familiales à explorer….Grâce à ce travail d’analyse, et à une « nécessaire distance instaurée » un travail d’écoute et d’accompagnement dans le respect de la singularité de l’Autre a pu se mettre en place. J’étais une A.S comblée ! Et puis la vie s’est déroulée avec son lot de bonheurs et de chagrins, ses ruptures, deuils et renaissances.

Un bilan, tel un inventaire à la Prévert : Deux premiers fils, la fragmentation d’un mariage, un divorce à 32 ans.  Puis l’amour retrouvé de mes 17 ans. Ensemble, nous quittons alors en 1991 la Région Parisienne, pour vivre au fin fond du Grand Ouest, Pays de landes et de bruyères, de plages lourdes de varech et de cieux éthérés. Deux autres enfants –fille et garçon- se sont ajoutés au palmarès, et un ancrage pour tous, une maison de pierre,  basse et solide, des fruitiers dans le jardin.

En 2001, la disparition brutale de mon père aimé et aimant m’a fait réaliser que je m’emm…..dais  dans mon poste d’AS à l’Education Nationale, et que je devais changer,  modifier mes pratiques, si je voulais continuer à trouver et à donner du SENS à mon métier, à ma vie. J’avais 44 ans.

Encouragée par mon mari, j’ai quitté l’Education Nationale en 2002, dans l’idée et la nécessité  de continuer à travailler mais AUTREMENT.

Je suis devenue enquêtrice sociale, experte agréée par le Tribunal de Grande Instance de Quimper et la Cour d’Appel de Rennes. J’effectue depuis cette date des enquêtes pour les Juges aux Affaires Familiales. Parallèlement à cette nouvelle activité, j’ai suivi pendant 2 ans, une formation à l’Université  de Brest, en Alcoologie, Toxicomanie et Addiction. En rédigeant mon mémoire de fin d’étude, j’ai réalisé l’importance que revêtait pour moi, l’altérité dans la relation à l’autre. En cela, je rejoins totalement  la pensée de Jean Claude Metraux,  psychiatre et psychothérapeute qui dit que le rapport à l’autre doit être : « Basé sur la reconnaissance des « similitudes » et sur la capacité à repenser la relation d’aide en se risquant à un échange réciproque avec ceux que nous avons pour mission d’aider ». Nier ces constats, me semble enfermer le travailleur social et ses interventions, et provoquer des sentiments de rejet ou d’impuissance.

Et c’est ainsi qu’en 2010, je suis devenue Assistante sociale libérale. J’ai ouvert un cabinet à Beg –Meil- Fouesnant, à 100m d’un petit port. La seule A.S libérale en France, -à ma connaissance-, qui reçoit des particuliers.  

Aujourd’hui, j’ai 55 ans, j’accepte l’incertitude de l’avenir, sans déroger à mes valeurs. Je me sens vivante. Passeuse. Légitimée par mes rencontres professionnelles, mais aussi par les échanges avec les travailleurs sociaux, très nombreux à me contacter et à me parler de leurs souffrances au travail, de leurs rêves et de leurs désirs.

Je sais qu’en osant, nous faisons toutes à notre manière, bouger les lignes, que d’autres vont aussi OSER et SE REALISER, et qu’en cela c’est épatant.

Bonne route à chacune.

Bien amicalement,

Catherine Chatain 

http://www.viadeo.com/fr/profile/catherine.chatain

http://www.as-liberale-en-cornouaille.webnode.fr/                 

 

 

 

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Film Arte 2013 "Maintenant ou jamais"
  • POUR DOCUMENTAIRE ARTE, nous recherchons des témoignages de femmes de 40-55 ans. Thème : Le tournant de la quarantaine . Etes-vous plutôt dans le creux de la vague ou en « pleine ascension » ? Souhaitez-vous donner une nouvelle direction à votre vie?
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